2- Lettre de la municipalité de Bressuire à celle de Parthenay 21 août 1792

Transcription de la page 11 de la liasse AN F7 3690/1-6

Archives départementales de Vendée : extraits des  Archives Nationales concernant les guerres de Vendée

 Copie de la lettre apportée à la municipalité de Parthenay par un courrier extraordinaire arrivé à 1 heure après minuit du 21 (?) au 21 (?) août 1792

Messieurs et cher collègues

Nous vous faisons passer un exprès pour vous prier de requérir la garde nationale de votre ville de se rendre de suite en cette ville pour nous donner main forte. Dix mille habitants des campagnes doivent se rendre cette nuit au district de Châtillon pour l’incendier.

Vos collègues les officiers municipaux de Bressuire.

Signés à l’original Cottenceau, Legrand et Branger, officiers municipaux.

Pour copie conforme signé Giraudeau, maire et Ledain, secrétaire

Les auteurs de la lettre

 Jean COTTENCEAU (1757-1834)

Négociant, né à Largeasse, décédé à Bressuire

Officier municipal de Bressuire en 1792 et membre du comité révolutionnaire. Il fait partie de la liste des réfugiés du bressuirais qui a séjourné à Chauvigny (86) pendant les guerres de Vendée. Il y est arrivé le 19 frimaire an 3 (9 décembre 1794).

Son frère Dominique, marchand demeurant à Largeasse, fut assassiné le 5 juillet 1794 à l’Absie par les révoltés vendéens.

Pierre Jean Baptiste BRANGER (vers 1756-1824)

Juge de Paix du canton de Bressuire (1790-1824). Décédé à Bressuire.

Il fait partie des réfugiés du bressuirais qui ont séjourné à Chauvigny (86) pendant les guerres de Vendée. Il y est arrivé le 20 prairial an 2 (8 juin 1794).

Il fut acheteur de biens nationaux dont la maladrerie de Taillepied, ancien hôpital pour lépreux du 12ème siècle situé entre Bressuire et Saint Porchaire.  « Confisquée à la Révolution par les administrateurs du district de Châtillon, la maladrerie de Taillepied est vendue comme bien national en 1790 et acquise par Pierre-Jean Baptiste Branger, juge de paix de Bressuire. Elle est entièrement incendiée pendant les guerres de Vendée, mais le sieur Branger obtiendra en 1811 une prime pour la reconstruction des bâtiments de la ferme encore visible aujourd’hui. »
La maladrerie de Taillepied, Histoire et Patrimoine du Bressuirais -(http://www.hpb.asso.fr/Taillepied.html)

Pierre LEGRAND (vers 1723-1794)

Procureur, avoué. Probablement décédé dans la Vienne en nivôse An 2 à l’âge de 71 ans (décembre 1794-janvier 1795)

Il fait partie de la liste des réfugiés du bressuirais qui a séjourné à Chauvigny (86) pendant les guerres de Vendée. Il y est arrivé le 10 floréal An 2 (29 avril 1794)

Les destinataires de la lettre

François Pierre Bernard GIRAUDEAU DE GERMOND (?-?)

Maire de Parthenay, nommé le 10 juillet 1791, en place jusqu’en décembre 1792. Epouse Marie Louise Catherine Renée Esquot à Saint-Laurent le 3 juin 1771.

Avocat de la sénéchaussée et siège royal de Saint-Maixent. Nommé lieutenant général, civil et criminel de police de Parthenay le 28 juillet 1778, en poste en 1780. Conseiller du roi, procureur ducal à Parthenay, 1780-1789. Avocat ducal à Parthenay, nommé à l’assemblée provinciale du Poitou pour le tiers état en 1788. Procureur de la commune, 1791. Administrateur de l’hôpital, 1792. Accusateur public près le tribunal de Parthenay, 1791-1795.

Membre du Directoire du District, il évacue Parthenay en 1793.   

Paul Balthazar LEDAIN (1766-1820)

Né et décédé à Parthenay

Secrétaire greffier de la municipalité de Parthenay et receveur de l’hôpital  1791-1796. Membre de la société populaire en l’an 2.

Il est démis de ses fonctions après qu’on eut découvert qu’il avait gardé une partie des sommes destinées aux paiements des voituriers travaillant pour les armées.

Grand propriétaire, il est imposé en 1802 dans les communes de Parthenay, St-Martin, Saurais, Chanteloup, Boismé, Viennay, Pompaire, St-Loup, et Vausseroux.

Garde national à cheval, il est désigné pour aller à la forêt de la Meilleraye qui est menacée d’incendie, 27 fructidor an 11

En 1810 : Peu estimé. Il a été chassé de la municipalité de Parthenay.

Il a acheté l’ancienne église St-Jean et l’a fait démolir, ainsi que l’ancien cimetière St-Jean, où il a enfermé de murs un chemin qui permettait de le traverser entrainant la plainte de riverains. En 1816, le maire reconnait qu’il ne pouvait y avoir de chemin dans le cimetière. Il est décidé de l’exproprier avec indemnités. En 1817, il lui est abusivement attribué une maison qui appartient en fait à l’État.

 Merci à M. Albéric Verdon, dont le blog gatine-parthenay.pagesperso-orange.fr m’a fourni l’essentiel des informations sur Giraudeau de Germond et Ledain dont les copies de leurs signatures.
Merci au site internet chauvigny-patrimoine.fr qui a mis en ligne les informations sur les réfugiés « vendéens » pendant la révolution et permet d’y identifier les personnalités bressuiraises.  lhttp://www.chauvigny-patrimoine.fr/Archives/refugies_vendeens.php
Ces informations sont complétées par les données disponibles sur www.geneanet.org

J-P. Poignant